Symptômes psychiques lors de SEP

Dépression et démoralisation

Vers la fin du 19ème siècle, la sclérose en plaques fut pour la première fois définie médicalement. Le médecin Jean-Martin Charcot, considéré comme le fondateur de la neurologie moderne, décrivit en 1868 déjà le cas d'une personne atteinte de SEP qui, en plus d'autres symptômes, présentait régulièrement des phases dépressives. Pourtant, ce n'est qu'au cours des dernières années que les dépressions ont été étudiées lors de SEP.

Il existe encore beaucoup de fausses idées à propos des dépressions. La SEP constitue en soi une situation pénible et un grand nombre de personnes concernées  connaissent une crise au début de leur maladie. Mais la dépression ne concerne pas toutes les personnes atteintes de SEP. Une étude a montré qu'un grand nombre de personnes atteintes de SEP voient des aspects positifs à leur maladie. Dans cette étude américaine, on a demandé aux volontaires de quelle manière leur vie évoluait. Près de 60 pourcent des personnes concernées ont indiqué que la SEP a modifié leur vie de façon positive contre 30 pourcent qui se sentaient découragés. Les réponses se réfèrent aux contacts sociaux, aux capacités individuelles et aux perspectives d'avenir. Une majeure partie des personnes interrogées soutiennent par exemple que leurs familles se sont rapprochées. Et la moitié indiqua avoir plus d'empathie envers autrui et apprécier d'autant plus la vie.

Lors de SEP, les dépressions sont considérées en tant que symptôme  et sont en partie dues à des facteurs extérieurs. La gravité des handicaps physiques n'ont en fait aucun lien avec les états dépressifs des personnes atteintes de SEP.

Qu'est-ce que la démoralisation?

Le neuropsychiatre  Kaplin différencie la démoralisation (découragement) à la dépression. Il est primordial de les différencier. Peu après la pose du diagnostic de la SEP,  la plupart des personnes concernées se sentent démoralisées: elles se sentent impuissantes, désorientées et ont un sentiment de désespoir et d'isolement de même qu'une faible estime d'elles-mêmes. Dans le cas de démoralisation, les stratégies axées sur les problèmes vont permettre de mieux maîtriser sa vie et la situation. Tout d'abord, les problèmes complexes seront subdivisés en aspects plus petits afin de pouvoir y faire face. Une autre stratégie est de se confronter à la réalité. Avec l'aide de son thérapeute, la personne concernée par la SEP considère le problème d'une autre perspective. Car ce problème peut relever d'un sentiment d'insuffisance : la capacité d'attention se détériore et la personne concernée ne peut plus garder en mémoire les numéros de téléphone de tous ses amis. Mais d'une manière générale, la plupart des personnes utilisent un carnet d'adresses car elles n'ont pas une capacité d'attention aussi bonne.  Il est capital de bien connaître la SEP et de s'informer continuellement. Car, c'est bien connu: plus on en sait, plus la situation perd de son caractère angoissant.

La dépression peut être traitée

Les dépressions doivent être fondamentalement différenciées de la démoralisation. Elles se manifestent par un état d'âme qui ne peut être influencé par l'extérieur. Une partie du cerveau régule l'humeur. Cette zone est perturbée lors de dépression. Il s'agit donc d'un symptôme supplémentaire de la SEP. Les dépressions restent fréquemment non traitées parce que les personnes concernées par la SEP interprètent leur état comme un signe de faiblesse personnelle. Mais elles doivent regarder la dépression pour ce qu'elle est: un symptôme de plus de la SEP nécessitant un traitement qui peut être efficace. Un traitement médicamenteux peut se révéler utile en plus de la psychothérapie.

Qualité de vie limitée

La dépression est le facteur qui influence le plus la qualité de vie des personnes concernées, bien plus que les handicaps physiques, les déficits cognitifs ou la fatigue. Différentes études l'ont confirmé. En outre, les relations sociales sont sérieusement tendues lors de dépression - aussi bien du point de vue des personnes concernées que de leurs proches. Les personnes concernées souffrant de dépression sont fréquemment en arrêt de travail  et font preuve d'une observance réduite du traitement. Les états dépressifs ont par ailleurs une influence négative sur la SEP. La dépression crée un stress chronique, ce qui augmente à nouveau le risque de poussées. C'est pourquoi, le traitement des dépressions est non seulement important pour la qualité de vie des personnes concernées et de leurs proches mais également pour l'évolution de la SEP.

Sources

  • Kaplin, Adam: Demoralization and Depression in Multiple Sclerosis and Transverse Myelitis, TMA Newsletter Vol. 8 - Issue 1, Herbst 2007, S.3 – 12
  • David Mohr et al.: Relationships Among Depressive Symptoms, Benefit-Finding, Optimism, and Positive Affect in Multiple Sclerosis Patients After Psychotherapy for Depression. Healths Psychology 2008, Vol 27, No 2, S.230 - 238

 

 

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