Musique et recherche cérébrale

Pourquoi écouter de la musique?

On part du principe que la musique a toujours fait partie de la culture humaine et que l'intérêt pour la musique est profondément ancré en nous. Toutefois, on n'a pas encore complètement exploré où et comment le cerveau traite la musique et pourquoi la musique peut avoir une si grande influence sur nos émotions. Selon certains indices. il semblerait que l'être humain possède non seulement un instinct de  langage mais également un instinct de la musique.

Grâce à de nouvelles techniques qui permettent d'observer le cerveau vivant pendant que l'on écoute de la musique, que l'on fait de la musique et même que l'on compose, on assiste à une forte augmentation du nombre de travaux concernant les bases neuronales de la perception et de l'idée de la musique de même que les troubles complexes et souvent bizarres qui peuvent apparaitre dans ce domaine.  

Aucun centre spécifique pour la musique

Grâce à l'observation de personnes souffrant de troubles au niveau cérébral et de personnes testées en bonne santé de même qu'à l'aide de procédés par imagerie (imagerie par résonance magnétique, IRM), on s'est aperçu qu'il n'existe apparemment pas de centre de musique spécifique dans le cerveau. En écoutant de la musique ou en faisant de la musique, différentes zones du cerveau parfois très éloignées les unes des autres sont interpellées et stimulées. Ce sont souvent des zones cérébrales qui exercent d'autres fonctions cognitives.

La réaction dans le cerveau est également modifiée selon l'expérience et l'activité musicale. Ceci est particulièrement surprenant au vu du nombre relativement faible des cellules sensorielles: près de 3'500 cellules ciliées dans l'oreille interne contre 100 millions de récepteurs de lumière dans l'oeil. Cependant, après quelques exercices musicaux, le cerveau se modifie et enregistre les stimulations musicales différemment qu'auparavant. Une étude réalisée par Christo Pantev en 1988 a révélé que les musiciens qui écoutent du piano pouvaient enregistrer une réaction  25% plus élevée dans les zones d'écoute que les non-musiciens.

L'éducation musicale peut accélérer le développement de l'enfant

Les zones réagissant à la musique sont d'autant plus grandes dans le cerveau plus tôt les enfants ont commencé à faire de la musique. Il semblerait que le degré de l'activité musicale fasse augmenter le nombre de cellules nerveuses traitant la musique et que le cerveau se réorganise sous l'intense influence de la musique.   

On suppose de ce fait que l'éducation musicale accélère le développement de l'enfant. Les chercheurs tentent de trouver, par de nombreuses études, une corrélation entre la variété de la musique et l'intelligence des enfants à des âges différents.

Dans une étude canadienne réalisée à l'université McMaster d'Ontario, des chercheurs examinèrent l'activité cérébrale d'enfants de 4 et de 5 ans lorsqu'ils écoutent du piano, du violon et des sons purs. Chez les enfants qui  écoutent beaucoup de musique dans leur environnement familial, les zones du cerveau réagirent plus fortement que celles des enfants pour qui la musique ne joue pas un grand rôle.  De plus, les réactions des enfants habitués à la musique correspondaient à celles d'enfants qui avaient trois ans de plus.

Toutefois, les musiciens professionnels ne présentent généralement pas un coefficient intellectuel plus élevé que les non-musiciens. Mais il a également été démontré que le fait d'écouter une musique agréable peut augmenter à court terme la performance cognitive. Il n'est pas nécessaire que ce soit de la musique classique car le goût musical sera déterminant.  

D'un autre côté, en raison de la complexité des processus dans le cerveau lors de l'assimilation de la musique, il existe également des défaillances et des pannes. Il y des êtres pour qui la musique procure une imagination excessive et incontrôlée, la musique peut également déclencher des crises d'épilepsie ou causer des hallucinations.

La recherche actuelle part du principe qu'une éducation musicale précoce permet d'accroître le nombre de cellules nerveuses y participant et stimule de cette manière le développement de l'enfant.

Sources

  • "Wie Musik im Gehirn spielt", Norman M. Weinberger, 20.05.2005
  • "Der einarmige Pianist", Oliver Sacks, 02.06.2008, Rowohlt Verlag
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